Positionnement dans le champ professionnel
Le master 2 « Communication pour l’audiovisuel » prend place au sein de l’UFR « Culture et communication ». Il s’adresse à des étudiants qui, par delà une solide culture de l’image, souhaitent travailler dans les métiers de la communication, en aval de la production. Les savoir-faire professionnels qui sont au cœur du diplôme concernent la valorisation et la promotion des contenus audiovisuels.
Le cinéma est au cœur du programme, mais c’est toute la relation aux images qui est interrogée pour être ensuite mieux insérée dans les pratiques professionnelles :
- Comment distribuer un film et concevoir une logique d’exploitation ?
- Comment mettre en valeur un film, une série, sur un site critique ?
- Comment promouvoir une œuvre dans un festival, ou chez un exploitant ?
- Comment distribuer une série, comment faire vivre une websérie sur YouTube ?
- Comment manier intelligemment l’interaction entre les différents types d’images pour valoriser les œuvres et éviter leur disparition dans le temps court de la consommation écranique ?
- Comment promouvoir une œuvre audiovisuelle dans un paysage médiatique ?
- Comment donner une visibilité à un contenu sur des supports numériques ?
Loin d’être uniquement théoriques, tous ces questionnements nourrissent la vie professionnelle de ceux qui, au sein des industries audiovisuelles, ont mission de faciliter la réception des images et des œuvres auprès des publics.
Un enseignement riche et transversal, notamment grâce à
DES COURS ORIENTÉS VERS LA PROFESSIONNALISATIONPositionnement théorique
Au début des années 1990, Serge Daney ouvrit la voie à une nouvelle réflexion sur le cinéma : bien avant l’arrivée massive des séries et la diffusion des contenus sur les plateformes du net, il anticipa que le travail du critique devait s’élargir à un matériau devenu protéiforme, labile, et surtout omniprésent dans nos vies écraniques que Wim Wenders dessinait de façon visionnaire dans Until the end of the world (1991) : les images. Même si celles-ci sont pour la plupart issues des industries audiovisuelles, le terme « audiovisuel » ne suffit plus aujourd’hui à rendre compte de la nature de ces images diverses, agissant sur le spectateur comme un bain aussi stimulant que vertigineux.
Nous sommes déjà entrés dans ce que Régis Debray appelait, dans Vie et mort de l’image, « l’âge du visuel ». Parce que l’image est partout, parce que ses modes de production et de diffusion évoluent sans cesse, parce que ses supports se sont considérablement diversifiés, parce que les pratiques ne cessent de renvoyer une image à une autre dans d’infinis jeux de référence, la culture visuelle est aujourd’hui totalement décloisonnée, et réclame plus que jamais une approche pluridisciplinaire.
Il y a aujourd’hui nécessité à prendre en compte ce que Marie-José Mondzain a pensé en objet philosophique (la question des régimes de l’image, des catégories du visible), à ancrer la réflexion sur les contenus audiovisuels dans une histoire des représentations, et à penser l’image comme dispositif. Les contenus transmédiatiques les plus récents montrent à l’évidence que l’image contemporaine est porteuse de quantité d’hybridations.
Comme le note fort justement Sidy Sakho dans ses recherches récentes, l’image de cinéma, convoquant tantôt l’art vidéo et l’art contemporain, tantôt l’esthétique des jeux vidéo, la caméra de surveillance, la téléréalité, l’image d’actualité, interagit constamment avec le bain visuel dont elle est issue et auquel elle renvoie à son tour. C’est pourquoi le programme du M2 « Industrie audiovisuelle » convoque tout à la fois la sémiologie, la sociologie des publics, le marketing, l’étude des usages, l’économie politique, les stratégies éditoriales, pour tenter de rendre compte de ce matériau devenu infiniment composite qu’est l’image, passant d’un support à l’autre, d’un écran à l’autre, de façon aussi fluide que complexe.